Il s’agit d’un programme de lecture interactive soutenue par la communication alternative et améliorée (CAA) en télépratique et de l’évaluation de ses effets auprès d’enfants à besoins complexes de communication. Il devrait permettre à des enfants porteurs d’un syndrome génétique avec déficience mentale et/ou d’un trouble du spectre de l’autisme d’acquérir des compétences en éveil à l’écrit (l’accès à la lecture et aux compétences qui préparent à la lecture), du vocabulaire de base et du vocabulaire spécifique. Concrètement, l’intervention consiste à lire trois albums de littérature jeunesse de manière répétée à un enfant accompagné d’un ou de ses deux parents en utilisant une communication multimodale.
Ce projet est né d’une rencontre entre les parents de Luther, un petit garçon de dix ans porteur de trisomie 21 et de trouble du spectre de l’autisme, et de deux logopèdes, Pascale Grevesse et Nathalie Thomas, partageant le goût de la littérature jeunesse et l’expérience de la prise en charge d’enfants en situation de handicap.
2.1 Luther et les CAA
Carmela Morici a fondé l’asbl Alternative 21, dont elle est la présidente. Elle témoigne de l’intérêt de la communication alternative augmentée dans le quotidien de son fils Luther, et de ce que la lecture peut lui apporter.
Carmela Morici avait accumulé une vaste bibliothèque de livres pour enfants… dont elle était prête à se défaire lorsqu’elle a appris le handicap de son bébé. « Je me disais que mon fils n’arriverait jamais à lire et que je ne pourrais pas partager cette passion avec lui », raconte-t-elle, ne dissimulant pas sa déception. Une amie a sagement retenu son geste. « On verra, m’a-t-elle dit. On ne sait pas s’il lira et si ce n’est pas le cas, tu les lui liras… » Elle a bien fait.
« Après le choc de l’annonce, très vite on a décidé de mettre en place des revalidations, dont la logopédie, poursuit-elle. J’ai eu la chance que l’on me conseille Pascale Grevesse, qui est parvenue à me convaincre – ça n’a pas été facile et je crois que c’est le cas de beaucoup de parents – que le plus important n’était pas que Luther parle, mais que Luther communique. » Ses déficiences sont assez importantes, surtout au niveau de la communication. Aujourd’hui, le petit garçon est encore considéré comme non verbal ou peu verbal.
« Des non-professionnels comme les parents ne se rendent pas compte qu’au travers du langage c’est la fonction de communication qui est la principale. Très vite donc, on a mis en route plusieurs systèmes de communication alternative et augmentée. » Les parents de Luther ont beaucoup investi le système de pictogrammes, on en trouve partout dans la maison : celui avec ses dessins animés préférés en dessous de la télé. Sur le frigo : le lait, l’eau, la tartine. Sur la porte du jardin : la balançoire… « Il a fallu passer par cette étape avant de tout rassembler dans un carnet de communication avec des fiches qui symbolisaient les différents espaces, qu’il fixe les choses en fonction des lieux avant de les extraire de leur contexte et de leur donner du sens sans être liées », explique sa mère. Le petit garçon a eu aussi besoin de passer par des photos des objets avant d’utiliser des pictos. « Il n’y a pas une recette magique, les enfants sont tous différents. Forcément on avance par essai-erreur. »
Cette farde de communication, Luther l’a trimballée partout avec lui. « À l’école ou dans des stages, elle a facilité son inclusion parmi les enfants ordinaires qui n’avaient pas à devoir déchiffrer son comportement. » À mesure que l’enfant grandit et élargit son champ sémantique, cette farde s’épaissit. Aujourd’hui elle est remplacée par une tablette équipée de l’application Tiwouh. Luther utilise aussi Sésame, un mode de communication gestuel entre la langue des signes et le mime. Depuis peu, le langage oral est en train d’émerger. « Je pense que c’est grâce à tout ce que nous avons mis en place, à cette stimulation très précoce et surtout au fait que la logopède remet chaque fois au centre l’importance de la communication, qu’elle soit verbalisée ou non, assure sa mère. Chaque fois que l’on signait, on lui montrait le picto et on verbalisait également. » Aujourd’hui Luther est multimodal, il passe d’un système à l’autre et les cumule pour bien comprendre et s’assurer d’être bien compris. Comme lorsqu’il réclame une tartine de plus : il signe, prononce des mots clés et présente aussi le picto ! « C’est crucial dans la vie de tous les jours, reprend sa mère. C’est un petit garçon qui n’a aucune forme d’agressivité envers lui-même ni envers les autres et je suis persuadée que c’est parce qu’il arrive à exprimer des choses. Ça lui permet aussi de poser des choix. C’est tout bête, mais je lui demandais souvent s’il préférait une tartine de beurre ou une tartine de confiture… Il m’a fait comprendre qu’il voulait une tartine de beurre et de confiture ! »
2.1.1 Un entourage partenaire
La CAA demande une pratique soutenue et un investissement de l’entourage. « Cet investissement doit être partagé, ajoute Carmela Morici. Imaginez si l’école n’utilisait pas la CAA, ce serait comme si on coupait la langue de Luther quand il arrive en classe. »
Ce n’est en effet pas la logopède seule qui doit mettre en place des CAA dans son cabinet. Il faut que les principales personnes qui gravitent autour de l’enfant participent un minimum ; et cela nécessite un apprentissage. « Le Sésame est relativement simple, mais les enfants n’apprennent pas quinze nouveaux signes par jour. Plastifier et scratcher les pictos, c’est du travail », explique Carmela. Mais une fois que l’enfant à sa farde, il s’en sert partout : il montre le gobelet d’eau et tout le monde comprend qu’il a soif.
Cependant, un enfant n’est pas l’autre et c’est un peu à chacun de composer son cocktail d’outils de CAA. « Et de ne pas désespérer, car ce sont des maturations lentes, insiste Carmela Morici. Mon père me disait que Luther ne parlerait jamais, qu’il n’en aurait jamais besoin si on signait ou si on utilisait tout le temps des pictos… C’est très fréquent de croire que les communications alternatives améliorées excluent la parole. Ce serait le cas si on ne verbalisait pas à chaque fois, or s’il y a bien une consigne c’est celle-ci : verbaliser en même temps que l’on signe et que l’on montre un picto. Avec le système PECS, le mot est même écrit au-dessus du dessin. Au départ je me disais que c’était stupide puisque l’enfant ne sait pas lire, mais c’est indispensable. Nous ne nommons pas tous les choses de la même façon, devant le picto de la tartine, vous allez peut-être dire pain… »
2.1.2 L’asbl Alternative 21
Carmela Morici a toujours souhaité que son fils soit intégré dans la société ordinaire. Le plus possible. « Je crois à la richesse de la diversité, à l’altérité, dit-elle. Comme je n’aurais pas souhaité que mon fils soit uniquement avec des garçons ou avec des personnes issues des mêmes origines ou des mêmes niveaux socioéconomiques, je ne voyais pas l’intérêt qu’il soit uniquement en contact avec des personnes en situation de handicap. Sa première année en maternelle s’est vraiment bien passée, la puéricultrice l’a mis au cœur du projet de la classe et Luther était très épanoui. L’année suivante a été catastrophique, l’institutrice ne souhaitait pas que Luther soit dans sa classe et le faisait comprendre. Je ne pouvais pas accepter de soumettre le parcours scolaire de mon fils à la bonne volonté des enseignants. »
Par ailleurs, les déficiences de Luther étaient assez importantes, l’inclure à tout prix dans une classe allait rapidement perdre tout sens pédagogique pour lui. « J’ai voulu en quelque sorte créer le meilleur des deux mondes : un enseignement et des équipes adaptés aux besoins spécifiques des enfants, mais dans le cadre d’une école ordinaire. » En septembre 2016 s’ouvrait la « classe des p’tits potes », la toute première classe intégrée à visée inclusive en Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans une convention de collaboration, l’école spécialisée Mont-Chevreuil à Roselies a ouvert une implantation au cœur de l’école ordinaire Saint-Paul de Mont-sur-Marchienne. Une sorte d’ambassade. L’initiative a essaimé. On en compte aujourd’hui une quinzaine en Fédération Wallonie-Bruxelles. « Nous avons a monté l’asbl Alternative 21 pour défendre ce projet au niveau politique, administratif et financer. C’était aussi très important pour moi de défendre une vision positive des personnes en situation de handicap. C’est bien de répéter que derrière un handicap il y a des déficiences, mais il y a aussi du potentiel. » La devise d’Alternative 21 résume bien cette intention : « Essayer c’est déjà réussir ». C’est ce qui s’est passé pour Luther. Il a sa petite bibliothèque à lui. « Il ne sait pas encore lire, mais il sait déchiffrer les titres. Il reconnait les couvertures et il choisit celui qu’il veut que nous lisions ensemble », dit sa mère, émue et réjouie.
2.2 Le projet « Alors, on lit ? »
À l’occasion de l’opération La Fureur de lire, Pascale Grevesse et Nathalie Thomas ont proposé à la classe créée par Carmela Morici un atelier de lecture interactive enrichie soutenu par des communications alternatives pour des enfants à besoins complexes de communication. « Nous avons passé un très chouette après-midi avec les enfants et les parents et nous avons voulu pousser le projet plus loin, voir si par le biais de la lecture on pouvait apprendre du vocabulaire aux enfants, si on pouvait augmenter leur éveil à l’écrit, et si ces compétences se maintenaient à long terme », développe Pascale Grevesse.
L’appel à projets du Fonds Houtman tombait à pic, ce serait l’occasion de valider ces hypothèses et d’élargir l’expérience à d’autres groupes d’enfants avec des pathologies différentes, de proposer plusieurs livres, des livres de difficulté croissante.
2.2.1 Développer le recours à la CAA
Une des originalités de ce projet, c’est de contribuer à donner à la CAA une place de premier choix en Belgique francophone. Peu de logopèdes en effet et peu d’écoles les utilisent. « Les recherches montrent pourtant qu’en donnant à l’enfant un accès à la communication, on va éviter notamment des troubles du comportement. Si on ne peut pas communiquer, forcément on a davantage tendance à se faire comprendre en criant, en se jetant par terre, en étant violent… », note Pascale Grevesse.
L’éveil à l’écrit semble aussi un peu laissé de côté dans l’enseignement spécial, avec les enfants présentant une déficience intellectuelle. « Nous essayons de montrer qu’on peut apprendre quelque chose à ces enfants, même s’ils ont une déficience mentale sévère, même s’ils ont de l’autisme, même s’ils n’ont pas ou très peu de langage. » Partir perdante n’est pas son style. « L’autonomie est l’un des objectifs de l’enseignement spécial et l’autonomie, ça passe aussi par un minimum de compétences d’éveil à l’écrit. Prendre les transports en commun, c’est plus facile si vous savez lire le nom de l’arrêt où vous devez descendre… Je pense que notre rôle de professionnel, c’est de voir sur quelles ressources on peut s’appuyer pour avancer, pour leur apprendre de nouvelles choses. C’est aussi ce que les parents attendent de nous. » Elle évite cependant de tout raccourci : « Je ne dis pas que des séances de lecture interactive soutenues par la CAA vont permettre l’intégration et l’autonomie, mais cela fait partie des différentes choses qui peuvent en permettre l’accès. »
2.2.2 Dans les coulisses d’une séance
Pascale Grevesse raconte un moment de lecture interactive.
« Un de mes petits patients entre tout doucement dans les CAA. Il a un peu plus de trois ans et un syndrome génétique altère gravement sa communication. Il adore les livres, mais il a beaucoup de mal à interagir. Aujourd’hui j’ai choisi pour lui “Ours brun, dis-moi ce que tu vois”. En parallèle je lui propose des petits animaux, les mêmes que ceux de l’histoire. J’ai mis une tablette à sa disposition et je commence à lire… Chaque fois que je pose une question, je modélise en utilisant moi-même soit un pictogramme soit un geste soit la tablette. Après quelques minutes seulement, ce petit bonhomme a commencé à utiliser la tablette pour interagir avec moi, pour faire des commentaires en se tournant vers son papa qui n’en revenait pas : son fils racontait l’histoire et répondait aux questions !
L’enfant en situation de handicap qui n’a pas de langage est tout le temps en train d’essayer de s’adapter à nous ; c’est aussi à nous, adultes qui avons les capacités de nous adapter, d’adapter les supports. Je lui montrais les pictos, il avait les mêmes sur sa tablette donc il pouvait transférer. Il entendait la tablette qui vocalisait et il essayait de reproduire les sons même si ce n’était pas encore intelligible : il était là, il participait, il avait beaucoup de plaisir. Et s’il y a du plaisir, il en redemandera. On relira l’histoire, peut-être apprendra-t-il un nouveau mot, une nouvelle compétence, peut-être ce qu’est qu’une lettre et à la reconnaître. L’idée, c’est d’être le plus naturel possible et le plus proche de ce que l’on ferait avec un enfant qui parle. »
Lors de ces séances, chaque enfant a sa tablette (lors des séances collectives initiales également). Chacun peut communiquer et utiliser ce qui est le mieux pour lui : dire le mot, faire un geste, pointer le pictogramme ou le prendre en main. C’est ce qu’on appelle la multimodalité de la communication. « Il y a des choses simples à exprimer par gestes : “encore”, “pipi”…). Ses mains, on les a toujours avec soi… mais quand on veut expliquer des idées plus complexes et que l’on veut construire des phrases – “je veux le cube rouge” ou “je vois le lapin qui mange des carottes”, c’est beaucoup plus pratique avec une tablette. » Le support par pictogrammes permet souvent de mettre en place une CAA, mais quand l’enfant a beaucoup de pictos survient le problème de leur rangement, de leur perte ou de leur détérioration. La tablette a l’avantage de contenir un maximum d’éléments sur un seul support. Elle oralise la phrase et donne à l’enfant un modèle, qu’il peut répéter, s’il en est capable. Il a en même temps le son, l’image et l’écrit. « La tablette va lui permettre d’aller plus loin dans la structuration des phrases. »
L’utiliser nécessite cependant des compétences opérationnelles : comprendre qu’une petite flèche en haut à gauche signifier retour à la page précédente, que la petite maison est la page d’accueil. C’est un apprentissage, tout comme pour les pictogrammes dont il faut comprendre la signification (ce que l’on appelle l’iconicité) : une pomme est une pomme, mais des yeux et une flèche signifient « voir ». Certaines choses sont dessinées et proviennent préférentiellement d’une même banque de données, pour respecter une unité de présentation ; d’autres sont photographiées lorsqu’elles sont spécifiques aux enfants : ses fromages préférés, les membres de sa famille… « L’important, c’est que ce soit fonctionnel pour l’enfant afin que son interlocuteur puisse le comprendre, mais aussi utiliser l’outil pour la modélisation, dit la logopède. Ciblant dans un premier temps les demandes de base avec un interlocuteur privilégié, sa communication va progressivement s’étendre au cercle familial élargi, aux voisins, à l’entourage, à l’école, à la société. » Un enfant qui a des troubles développementaux passera par les mêmes étapes que l’enfant tout venant. « Les étapes arriveront probablement plus tard et dureront plus longtemps, nuance-t-elle, mais dans nos démarches de rééducation ou d’accompagnement des familles nous préconisons un apprentissage logique et fonctionnel. Le maître mot étant la fonctionnalité : cela doit servir à quelque chose. »
2.2.3 Rendre une place au livre
La lecture interactive enrichie avait déjà fait ses preuves auprès d’enfants tout venant de troisième maternelle, auprès de familles socioculturellement défavorisées. Elle fonctionne aussi avec des enfants en situation de handicap, avec des enfants qui ne parlent pas. Ce projet fournit également des stratégies aux enseignants pour leur permettre de mieux raconter, de mieux lire des livres aux enfants, et pour que le livre devienne un réel outil d’apprentissage.
Le projet soutenu par le Fonds Houtman comporte deux parties. La première a démarré en classe avec des petits groupes d’enfants et leurs enseignants, mais, avec le Covid et le premier confinement, il a fallu s’ajuster. « Nous avons décidé de poursuivre à distance et de manière plus individuelle avec les parents qui le souhaitaient, en leur apprenant des stratégies leur permettant de lire des livres à leurs enfants de manière plus efficace pour leur apprendre du vocabulaire et de les éveiller à l’écrit », explique Pascale Grevesse. Impliquer les parents dans ce processus d’apprentissage contribue également à la revalorisation de la lecture de livres à la maison. « Beaucoup d’enfants ont des difficultés en lecture parce qu’on ne lit pas autour d’eux, constate-t-elle. C’est important de redonner une place de choix aux livres, y compris avec l’enfant qui ne parle pas, avec l’enfant qui est en situation de handicap. » Pour ce faire, les deux logopèdes ont eu recours à la téléthérapie ou télélogopédie, en proposant des séances pour un parent et son enfant par l’intermédiaire du web.
Dans la deuxième partie, elles ont étudié la modification des pratiques parentales. « En enseignant aux parents des stratégies efficaces, nous jouons un rôle de modélisation. Nous voyons d’ailleurs des parents faire la même chose que nous et aller davantage chercher des compétences chez leur enfant. » Ce processus s’inscrit dans ce que l’on appelle la guidance parentale logopédique. « Si l’enfant ne communique qu’avec son logopède dans le cadre d’une rééducation logopédique, cela n’a aucun intérêt. L’intérêt, c’est qu’il communique en tout lieu et en tout temps. Le parent est vraiment l’acteur principal parce que c’est lui qui va organiser ce transfert et qui va veiller à ce que l’enfant communique aussi à la maison, chez ses grands-parents, dans toute la structure sociale élargie », explique Pascale Grevesse.
2.2.4 Une méthode prometteuse et des résultats encourageants
Les premiers résultats de la recherche-action montrent de belles améliorations au niveau de l’acquisition de vocabulaire chez les enfants, mais aussi un changement des pratiques parentales sur la manière de raconter des histoires. « Et ça, c’est ce qu’on recherchait », se félicite Pascale Grevesse. Parmi les réserves, on notera toutefois la nécessité de disposer d’outils informatiques performants, d’un accès internet de bonne qualité dans chaque foyer, d’un environnement calme. « Nous allons identifier ces limites afin de trouver des solutions pour que le projet puisse être proposé à davantage d’enfants. » Les logopèdes ont opté pour une intervention multimodale en proposant, outre les mots dits et écrits, des gestes, des pictogrammes et une application avec synthèse vocale sur tablette. Disposer de tablettes n’était pas un problème, car elles les ont fournies aux familles ; la difficulté résidait plutôt dans l’ampleur de cette intervention à distance. « Nous l’avons allégée au maximum, mais le programme s’étalait tout de même sur quatre semaines à raison de trois fois par semaine. » Des parents qui avaient marqué leur accord ne se sont finalement pas engagés, faute de disponibilité. « Outre les séances en direct avec nous, ils devaient aussi visionner une vidéo asynchrone, préenregistrée. C’était compliqué pour certains parents de mettre cela en place dans leur organisation en plus du télétravail de certains. » C’est une attention pour la suite de ce projet : veiller dans la mesure du possible à s’adresser à toutes les familles.
2.2.5 Transmettre
Les logopèdes ont rédigé un manuel de formation à cette méthode de lecture. Elles y présentent cinq albums jeunesse sélectionnés pour leur qualité rédactionnelle et celle de leurs illustrations. Autour d’eux sont travaillés à chaque fois des mots de vocabulaire de base, des mots de vocabulaire spécifique, l’apprentissage d’un concept de littératie émergente et la conscience phonologique.
Elles espèrent que cet outil circulera dans la profession, parmi les enseignants et les associations, que cela contribuera à les lancer sur cette voie d’apprentissage et que les écoles accueilleront favorablement ces ateliers. Elles travaillent déjà à l’adaptation d’autres récits.